Le secteur bancaire reste bien positionné afin de bénéficier d’un cycle de resserrement monétaire. C’est ce qu’indique CDG Capital Insight dans son récent rapport traitant des perspectives du marché action face à des enjeux systémiques. S’agissant du marché financier marocain, cette note d’analyse laisse entendre que les banques marocaines devraient profiter d’une amélioration de leurs marges d’intermédiation à moyen terme et ce compte tenu des récentes hausses du taux directeur. «Cette dynamique s’est déjà traduite au niveau des résultats trimestriels des banques européennes pour une amélioration de leurs revenus provenant de l’intermédiation bancaire », peut-on lire à cet effet. CDG Capital Insight estime qu’en raison du contexte macroéconomique difficile, «cet impact favorable serait partiellement atténué par une baisse de la demande de crédit et des pressions continues sur la qualité des actifs».
Une performance positive des banques cotées en 2022
CDG Capital Insight anticipe également une performance positive des bénéfices des banques cotées à la Bourse de Casablanca en 2022. Pour Attijariwafa bank, CDG Capital Insight table sur une hausse de 7,1 % du produit net bancaire pour atteindre les 26,1 MM DH en 2022. Une hausse qui traduirait la bonne tenue de l’activité commerciale couplée à une légère amélioration du coût des ressources, qui, selon CDG Capital Insight, devraient largement compenser la baisse limitée du résultat des activités de marché, comme en témoignent les résultats à fin septembre. En ce qui concerne BCP, la note d’analyse indique que l’effet de rattrapage du coût du risque devrait atténuer l’impact du contrôle fiscal sur les résultats du groupe. « A l’issue de la publication des résultats à fin septembre, nous tablons sur une légère baisse de 0,7 % du PNB, à 19,9 MMDH.
Cette diminution reflète essentiellement la baisse du résultat des activités de marché liée à l’impact de la hausse des taux sur l’activité Trading », lit-on dans ce sens. Et de poursuivre que « cette baisse a été atténuée par la bonne tenue de l’activité d’intermédiation qui devrait se traduire par une augmentation de 5,3 et de 4,3 % de la marge d’intérêt et de la marge sur commissions ». Pour ce qui est de Bank of Africa, le produit net bancaire du groupe devrait afficher une progression de 3,3 % pour s’établir à 15,1 MMDH en 2022. Parmi les anticipations figure également une légère amélioration du coefficient d’exploitation se situant à 53,2 %.
De même, le résultat brut d’exploitation s’établirait, selon CDG Capital Insight, autour de 7,1 MMDH, en hausse de 6,1 %. Les prévisions relatives à la BMCI font ressortir une légère baisse du PNB du groupe bancaire (-0,4 %) au moment où le résultat brut d’exploitation augmenterait de 1,6 %. Crédit du Maroc profiterait pour sa part de son dynamisme commercial et sa gestion anticipative du risque. Le Groupe bancaire devrait ainsi voir son PNB, accroître de 5,9 % pour atteindre les 2,6 milliards de dirhams.
Les anticipations bancaires pour 2023
Les prévisions émises dans ce sens portent sur un ralentissement de la croissance de l’encours de crédits. Il devrait ainsi afficher une croissance de 2,9 %. Cette anticipation tient compte de l’impact limité des hausses du taux directeur sur la demande de crédit et du ralentissement des crédits de trésorerie qui ont été soutenus en 2022 en partie par la hausse des cours des matières premières, notamment les produits énergétiques.
En parallèle, les dépôts bancaires devraient afficher une croissance de l’ordre de 3% en 2023, soit un taux de transformation en quasi-stabilité à 94% par rapport à fin 2022. « Globalement, nous soulignons que la structure des dépôts demeure majoritairement composée des dépôts non rémunérés. Ceci permet aux banques d’optimiser le coût moyen des ressources», peut-on retenir de CDG Capital Insight.
Le taux d’impayés devrait également s’établir au titre dudit exercice autour de 8,2 %. En dépit de cette légère amélioration, il demeure, selon CDG Capital Insight, à un niveau assez élevé.
Une dynamique sectorielle mitigée.
Pôle d’activité S’agissant du secteur agroalimentaire, CDG Capital Insight estime que la légère baisse prévue des coûts des intrants et de transport devrait permettre aux sociétés agroalimentaires de voir leurs marges légèrement s’améliorer. Par ailleurs, les tendances structurelles dues à la transition énergétique constituent une toile de fond favorable pour le secteur minier. Toutefois, un risque de récession pèserait de façon conjoncturelle sur la demande. Quant au secteur immobilier, il devrait, selon les prévisions de CDG Capital Insight, continuer de ressentir les effets de l’augmentation des prix. «Le secteur immobilier est confronté à des problèmes de chaîne d’approvisionnement, à une augmentation des coûts de constructions et à des coûts de financement plus élevés », peut-on lire de la note d’analyse qui précise que « l’industrie de l’immobilier devrait faire face à des vents contraires et, par conséquent, afficher une croissance atone durant l’année 2023 ». Par ailleurs, l’assouplissement progressif des chaînes logistiques conjugué aux craintes de récession pesant sur la demande entraînent le retour des prix des demi-produits industriels vers des niveaux moins élevés.
source. aujourd’hui Maroc