La décision d’expulser Sharon Bar-Lee et ses adjoints a été prise sous la pression de l’Afrique du Sud et de l’Algérie
La directrice adjointe pour l’Afrique au ministère israélien des Affaires étrangères, Sharon Bar-Lee, a été expulsée samedi dernier de la salle où se tenait le 36e Sommet des chefs d’État de l’Union africaine à Addis-Abeba, en Ethiopie, malgré son « statut d’observatrice » et un badge d’accès à la conférence.
Israël a pris l’incident très au sérieux et fait pression sur l’organisation pour qu’elle réintègre sa délégation à la conférence, après qu’elle a été expulsée sous la pression de l’Afrique du Sud et de l’Algérie
Le ministère des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué qu’il est regrettable de voir que l’Union africaine a été prise en otage par un petit nombre de pays extrémistes , comme l’Algérie et l’Afrique du Sud, motivés par la haine et contrôlés par l’Iran. Nous appelons les pays africains à se dresser contre ces actions qui nuisent à l’organisation de l’Union africaine elle-même et au continent tout entier. »
Selon le site d’information Walla, qui a été le premier à rapporter l’incident, des agents de sécurité se sont approchés de la délégation israélienne pendant la cérémonie d’ouverture et lui ont demandé de partir. Une vidéo montre la délégation conduite par Sharon Bar-Lee, quittant les lieux après plusieurs minutes de discussion.
La question du statut d’observateur d’Israël a provoqué une profonde discorde au sein du bloc de 55 membres. Lors du sommet de l’année dernière, le débat sur la question a été suspendu afin d’éviter un vote qui aurait créé une fracture sans précédent au sein de l’Union. La relation avec Israël est un rare point de discorde pour un organisme qui privilégie le consensus. De puissants États membres, notamment l’Afrique du Sud, ont vivement protesté contre la décision prise en 2021 par Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine, d’accepter l’accréditation d’Israël au sein du bloc.
L’Autorité palestinienne a exhorté à plusieurs reprises les dirigeants africains à retirer l’accréditation d’Israël à l’UA, dénonçant son « régime d’apartheid ». L’accréditation de 2021 a offert aux diplomates israéliens une victoire qu’ils recherchaient depuis près de deux décennies, alors que le Premier ministre Benjamin Netanyahou a fait du renforcement des relations d’Israël avec l’Afrique l’un des principaux objectifs de sa politique étrangère.
Au début du mois, il a rencontré le président tchadien Mahamat Idriss Deby Itno en visite à Tel Aviv pour ouvrir officiellement l’ambassade de ce pays africain en Israël, un geste que les deux dirigeants ont qualifié d' »historique ».