Le Front de libération nationale corse (FLNC) a récemment manifesté sa méfiance envers le processus politique en cours en Corse pour obtenir davantage d’autonomie. Dans un communiqué adressé à Corse-Matin le 1er août, le groupe clandestin a souligné que tout accord entre la Corse et la France ne pourrait être qualifié d' »historique » que s’il reconnaissait les droits du peuple corse en tant que seule communauté de droit sur son territoire. Cette déclaration intervient dans le contexte des négociations pour l’autonomie de la région, initiées par l’État français et la majorité territoriale en mars 2022.
Le FLNC, qui a été créé en 1976, a longtemps été associé à une série d’attentats et d’actes de violence en Corse. Selon les autorités, plus de 10 000 attentats, dont environ la moitié a été revendiquée, ainsi que 70 homicides, ont été attribués au FLNC au cours de son existence. Cependant, en 2014, le groupe a annoncé une trêve militaire, marquant une pause dans ses activités violentes. Cette trêve est intervenue peu de temps avant la victoire des nationalistes aux élections de l’Assemblée de Corse.
Le FLNC a également été marqué par des divisions internes tout au long de son histoire. Cependant, malgré ces divisions, le parti indépendantiste minoritaire Corsica libera a continué de soutenir le groupe, affirmant récemment sa « solidarité » envers lui. Ce soutien renforce la tentative du FLNC de jouer un rôle dans le paysage politique actuel de la Corse.
Les autorités françaises n’ont pas tardé à réagir à ce communiqué du FLNC. Le lendemain de sa publication, le parquet national antiterroriste a ouvert une enquête préliminaire concernant une possible « association de malfaiteurs en vue de la préparation d’actes de terrorisme ». Cette réaction souligne les préoccupations persistantes au sein du gouvernement français concernant les intentions du FLNC.
Le processus politique en vue de l’autonomie de la Corse est complexe et délicat, avec des enjeux historiques et culturels profonds. Alors que les nationalistes corses cherchent à obtenir une plus grande autonomie pour la région, des groupes comme le FLNC continuent de poser des défis à ce processus en exprimant leur méfiance à l’égard des accords politiques en cours. L’avenir de la Corse reste ainsi marqué par des négociations et des débats complexes, tandis que le FLNC tente de se réintégrer dans ce processus politique en évolution