

Les documents confidentiels émanant du Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) détaillent les efforts de Pékin, concentrés dans onze circonscriptions de la région de Vancouver et de Toronto, où se trouve une large part de la diaspora sino-canadienne.
Dans ces documents, le SCRS indique que la Chine de Xi Jinping perçoit le Parti conservateur du Canada (PCC) comme étant [le] plus hostile à ses ambitions, mais qu’elle favorise tout de même un gouvernement libéral minoritaire plutôt que majoritaire, car la Chine «préfère lorsque les partis au Parlement se battent entre eux».
Le manque de transparence inquiète
Le politologue et spécialiste de la question chinoise, Charles Burton, n’est pas tombé des nues en prenant connaissance de l’histoire rapportée par le Globe & Mail, mais s’est dit «heureux» que la chose ait été confirmée au public.
Souvent consulté par les parlementaires à ce sujet, le Senior Fellow à l’Institut Macdonald-Laurier juge que le temps est venu pour le gouvernement et le SCRS d’être plus transparents avec le public, comme c’est le cas notamment au Royaume-Uni et en Australie.
«En suggérant que l’activité chinoise n’a eu aucun impact sur les résultats électoraux, les libéraux signalent qu’ils ne ressentent pas le besoin de prévenir le régime chinois à poursuivre son interférence dans le futur», déclare-t-il en entrevue.
Même si le Commissaire aux élections fédérales a annoncé l’année dernière que l’influence chinoise n’avait pas compromis l’intégrité des élections, il reste que trois candidats conservateurs élus en 2019 ont perdu leur siège avec des marges importantes en 2021, le tout, dans des circonscriptions comprenant une forte diaspora sino-canadienne.
«Je ne crois pas qu’on peut balayer du revers de la main l’hypothèse que l’influence chinoise a résulté dans la perte de sièges. […] Nous ne le savons tout simplement pas», affirme M. Burton.
sévère pour juguler l’influence de la Chine dans ses élections.
«Puisque nous avons un système parlementaire presque identique, le Canada pourrait littéralement faire un copier-coller et adopter les lois australiennes», indique l’expert.
Selon lui, la Chine emploie 146 diplomates au Canada, dont plusieurs sont impliqués dans des affaires domestiques qui dépassent largement le mandat généralement admis pour leur fonction.
Avec une loi stricte contre l’ingérence, ceux-ci pourraient être considérés «personae non gratae» au Canada et renvoyés dans leur pays, explique M. Burton.