La France a promis dimanche une aide militaire supplémentaire à l’Ukraine, notamment des chars légers, des véhicules blindés, une formation pour les soldats et d’autres formes d’assistance, alors que les Ukrainiens se préparent à une contre-offensive contre les forces russes, à la suite d’entretiens surprise à Paris entre les présidents ukrainien et français.
Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy et le président français Emmanuel Macron se sont rencontrés pendant environ trois heures au palais présidentiel français de l’Élysée. Cette rencontre a été tenue secrète jusqu’à peu de temps avant l’arrivée à Paris du dirigeant ukrainien en provenance d’Allemagne à bord d’un avion du gouvernement français, prolongeant ainsi sa tournée européenne à arrêts multiples.
L’Ukraine prévoyant de passer à l’offensive dans l’espoir de reprendre les territoires occupés par la Russie, l’aide militaire était l’un des principaux points à l’ordre du jour. Le bureau de M. Macron a déclaré que la France fournirait des dizaines de chars légers et de véhicules blindés « dans les semaines à venir », sans donner de chiffres précis. Des systèmes de défense aérienne ont également été promis, mais là encore, les détails n’ont pas été rendus publics.
Dans un communiqué, la France a qualifié son soutien à l’indépendance, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de l’Ukraine d' »indéfectible » et a promis que son aide politique, économique, humanitaire et militaire se poursuivrait « aussi longtemps que nécessaire ».
Dans un tweet publié à son arrivée, M. Zelenskyy a déclaré : « À chaque visite, les capacités offensives et de défense de l’Ukraine se développent. Les liens avec l’Europe se renforcent et la pression sur la Russie augmente ».
La France a fourni à l’Ukraine toute une série d’armements, notamment des systèmes de défense aérienne, des chars légers, des obusiers et d’autres armes et équipements, ainsi que du carburant.
La France a envoyé un avion chercher M. Zelenskyy en Allemagne, où il a rencontré le chancelier Olaf Scholz plus tôt dans la journée de dimanche et a discuté de la contre-offensive prévue par son pays. M. Zelenskyy a déclaré que la contre-offensive viserait à libérer les zones occupées par la Russie à l’intérieur des frontières internationalement reconnues de l’Ukraine, et non à attaquer le territoire russe.
Le Washington Post a cité des documents non divulgués auparavant, issus d’un ensemble de fuites des services de renseignement américains, qui suggèrent que M. Zelenskyy a envisagé d’essayer de capturer des zones sur le territoire de Russie pour les utiliser éventuellement comme monnaie d’échange dans les négociations de paix visant à mettre fin à la guerre déclenchée par Moscou en février 2022.
Cela le mettrait en porte-à-faux avec les gouvernements occidentaux qui ont insisté sur le fait que les armes qu’ils fournissent ne doivent pas être utilisées pour attaquer des cibles en Russie.
Interrogé sur ce rapport, M. Zelenskyy a déclaré : « Nous n’attaquons pas le territoire russe : « Nous n’attaquons pas le territoire russe, nous libérons notre propre territoire .
« Nous n’avons ni le temps ni la force (d’attaquer la Russie) », a-t-il ajouté, selon un interprète officiel. « Et nous n’avons pas non plus d’armes en réserve, avec lesquelles nous pourrions le faire ».
« Nous préparons une contre-attaque dans les zones illégalement occupées, sur la base de nos frontières légitimes définies par la Constitution et reconnues au niveau international », a ajouté M. Zelenskyy.
Parmi les régions encore occupées par la Russie figurent la péninsule de Crimée et certaines parties de l’est de l’Ukraine où vivent des populations majoritairement russophones.
Un avion de la Luftwaffe a transporté M. Zelenskyy dans la capitale allemande depuis Rome, où il a rencontré samedi le pape François et le premier ministre italien Giorgia Meloni.
Il s’agissait de sa première visite à Berlin depuis le début de l’invasion, un jour après l’annonce par le gouvernement allemand d’un nouveau programme d’aide militaire à l’Ukraine d’une valeur de plus de 2,7 milliards d’euros (3 milliards de dollars), comprenant notamment des chars, des systèmes antiaériens et des munitions.
M. Zelenskyy a remercié M. Scholz pour son soutien et a déclaré que l’Allemagne était désormais le deuxième pays, après les États-Unis, à fournir de l’aide à l’Ukraine, tout en plaisantant sur le fait qu’il s’efforçait d’en faire le plus grand donateur.
« Les systèmes de défense aérienne, l’artillerie, les chars et les véhicules de combat d’infanterie allemands sauvent des vies ukrainiennes et nous rapprochent de la victoire. L’Allemagne est un allié fiable ! Ensemble, nous rapprochons la paix », a-t-il écrit sur Twitter.
M. Scholz a déclaré que Berlin avait jusqu’à présent accordé à Kiev une aide bilatérale d’environ 17 milliards d’euros et que l’Ukraine pouvait s’attendre à davantage à l’avenir.
Après avoir initialement hésité à fournir des armes létales à l’Ukraine, l’Allemagne est devenue l’un des principaux fournisseurs d’armes à l’Ukraine, notamment les chars de combat Leopard 1 et 2 et le système de défense antiaérienne sophistiqué IRIS-T SLM. Le matériel occidental moderne est considéré comme essentiel si l’Ukraine veut réussir sa contre-offensive.
À Aix-la-Chapelle, dans l’ouest de l’Allemagne, M. Zelenskyy a également reçu le prestigieux prix international Charlemagne, qui lui a été décerné ainsi qu’au peuple ukrainien