8 novembre 2024
Mercredi, le Conseil de la Fédération, la chambre haute du parlement russe, a ratifié un traité de partenariat militaire avec la Corée du Nord, renforçant ainsi l’alliance entre Moscou et Pyongyang dans un contexte géopolitique tendu. Ce traité de « partenariat stratégique global », signé par le président russe Vladimir Poutine et le dirigeant nord-coréen Kim Jong Un en juin dernier lors d’une visite à Pyongyang, engage les deux nations à fournir une assistance militaire réciproque immédiate en cas d’agression contre l’une d’elles. Cette décision marque un resserrement sans précédent des liens entre la Russie et la Corée du Nord depuis la fin de la Guerre froide.
Après son approbation par la Douma d’État le 24 octobre, la ratification par le Conseil de la Fédération souligne la détermination de Moscou à renforcer son alliance avec Pyongyang. Ce rapprochement, cependant, suscite de vives inquiétudes parmi les alliés occidentaux, notamment les États-Unis, qui ont confirmé lundi le déploiement de 10 000 soldats nord-coréens dans la région de Koursk, en Russie. Selon le porte-parole du Département d’État américain, Matthew Miller, ces troupes sont prêtes à rejoindre les combats en Ukraine, ce qui représenterait la première implication militaire de la Corée du Nord dans un conflit d’envergure depuis la fin de la guerre de Corée en 1953.
La Russie et la Corée du Nord ont jusqu’à présent évité de commenter directement les allégations sud-coréennes et occidentales concernant la présence de troupes nord-coréennes sur le sol russe. Elles ont affirmé que leur coopération militaire respectait le droit international, sans toutefois confirmer explicitement le déploiement de ces forces.
Le président russe Vladimir Poutine a également rencontré lundi la ministre des Affaires étrangères nord-coréenne, Choe Son Hui, en visite officielle en Russie depuis la fin de la semaine dernière. Durant ses échanges avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, Choe Son Hui a réitéré le soutien de Pyongyang pour ce qu’elle a qualifié de « lutte juste » menée par la Russie en Ukraine pour défendre sa souveraineté et ses intérêts sécuritaires.
Par ailleurs, la Corée du Nord et la Russie ont nié les accusations américaines selon lesquelles Pyongyang aurait fourni à Moscou des missiles balistiques et des millions d’obus d’artillerie destinés à l’offensive en Ukraine. Les autorités sud-coréennes et occidentales craignent que la Russie ne transfère, en contrepartie, des technologies nucléaires et de missiles à la Corée du Nord, renforçant ainsi les capacités militaires de Pyongyang dans un contexte de montée des tensions.
En parallèle, la Corée du Nord a procédé, mardi, à un tir de salve de missiles balistiques à courte portée en direction de la mer, une démonstration de force militaire marquée, et ce, à quelques heures de l’élection présidentielle aux États-Unis.