
Washington, 27 février 2025 – Les États-Unis ont annoncé jeudi des sanctions financières contre le ministre rwandais de l’Intégration régionale, James Kabarebe, l’accusant d’« orchestrer le soutien » de l’armée rwandaise (RDF) au groupe armé M23, actif dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC).
Dans un communiqué, le ministère américain des Finances a qualifié James Kabarebe de « figure politique et militaire de premier plan », rappelant son rôle dans les conflits en RDC au cours des trois dernières décennies. Ancien ministre de la Défense et ex-conseiller à la sécurité du président Paul Kagame, il est désormais pointé du doigt par Washington pour son implication présumée dans l’escalade de la violence dans la région.
Washington exige la fin du soutien rwandais au M23
Dans un communiqué distinct, le département d’État américain a exhorté le Rwanda à cesser son appui au M23 et à respecter « la souveraineté et l’intégrité territoriale » de la RDC.
Outre James Kabarebe, Washington a également sanctionné Lawrence Kanyuka, porte-parole politique du M23. Selon les autorités américaines, il détient des entreprises enregistrées au Royaume-Uni et en France, ce qui élargit la portée des mesures punitives.
Les sanctions annoncées entraînent le gel des avoirs détenus directement ou indirectement par les personnes et entités visées aux États-Unis. Elles interdisent également aux entreprises et citoyens américains de commercer avec ces individus sous peine de sanctions secondaires.
Kigali dénonce des sanctions « injustifiées »
Le gouvernement rwandais a vivement réagi à ces annonces, dénonçant des sanctions « injustifiées et infondées ». La porte-parole du gouvernement, Yolande Makolo, a déclaré à l’AFP que « la communauté internationale devrait soutenir et non saper les efforts en cours pour une solution politique » dans la région.
L’avancée du M23 inquiète la région
Fin janvier, le M23 a lancé une offensive éclair qui lui a permis de prendre le contrôle de Goma, capitale du Nord-Kivu, avant de poursuivre son avancée vers Bukavu, capitale du Sud-Kivu, tombée aux mains des rebelles dimanche dernier. Cette progression fulgurante du groupe armé exacerbe les tensions entre Kinshasa et Kigali, accusé depuis des années de soutenir militairement le M23, malgré ses démentis répétés.
Ces sanctions marquent un nouveau tournant dans la crise diplomatique entre les États-Unis et le Rwanda, alors que Washington durcit le ton face à l’instabilité grandissante dans la région des Grands Lacs.