

New York, 06 mars 2024 , En prélude à la Journée internationale de la Francophonie et pour célébrer le français comme langue officielle des Nations Unies, les missions permanentes du Canada et d’Haïti auprès de l’ONU ont Co-organisé, hier, une soirée culturelle au siège de la mission canadienne (466 Lexington Avenue). Malgré l’absence de l’ambassadeur Bob Rae, son engagement pour Haïti a été salué avec force, tandis que la projection du film Kanaval a illustré les liens profonds unissant les deux nations.
Un hommage à Bob Rae, « porte-parole d’Haïti » aux Nations Unies
Bien qu’absent, l’ambassadeur Bob Rae, représentant permanent du Canada à l’ONU, a été au cœur du discours de M. Fritzner Gaspard, représentant permanent adjoint d’Haïti, a ouvert la soirée en rendant hommage à son collègue canadien : « M. Rae est un véritable porte-parole de notre cause ici. Il défend Haïti dans les débats sur la sécurité et plaide notre dossier auprès des institutions financières internationales. Cette initiative s’inscrit dans la continuité de ses efforts. » Il a également souligné la « collaboration exceptionnelle » entre les deux missions, notamment depuis la récente présidence canadienne du Conseil de sécurité.
Le représentant adjoint du Canada aux Nations Unies ayant Co-ouvert la soirée au coté de son homologue haïtien, a marqué d’emblée l’importance du français comme langue officielle de l’ONU et pilier de la diplomatie canadienne. Dans son discours inaugural, le diplomate a partagé son parcours intime avec la langue française, un héritage qui a façonné sa carrière. « Apprendre le français sur le tard, grâce à des étés passés au Québec, a été bien plus qu’une compétence linguistique : c’est devenu le socle de mon engagement international », a-t-il confié. Il a souligné comment cette maîtrise du français lui a permis de diriger les relations du Canada avec la Francophonie au ministère des Affaires étrangères, et de porter aujourd’hui, à l’ONU, des valeurs de multilatéralisme et de diversité culturelle. « Le français n’est pas seulement une langue officielle pour nous, c’est un pont vers des nations comme Haïti, avec qui nous partageons bien plus que des mots : une histoire de résilience et de solidarité. » Ce témoignage a rappelé que la Francophonie, au-delà des institutions, reste une affaire de trajectoires humaines et de dialogues concrets, incarnés par des événements comme cette soirée organisée conjointement par les missions haïtienne et canadienne
Kanaval : Une odyssée haïtiano-canadienne projetée au cœur de l’ONU
La projection du film Kanaval cloue de la soirée a offert un moment poignant. Ce long-métrage, projeté dans l’enceinte diplomatique canadienne, retrace le parcours d’un jeune Haïtien contraint à l’exil au Canada. « Ce film incarne la résilience et la richesse de la Francophonie », a commenté Fritzner Gaspard, notant l’actualité du sujet : « En Haïti, le Carnaval vient d’être célébré dans presque tous les départements, malgré l’insécurité qui frappe l’Ouest. Kanaval rappelle que notre culture survit, même dans l’épreuve. »
L’œuvre, acclamée pour son portrait des défis migratoires et des liens diasporiques, a permis de souligner les similarités entre les communautés francophones d’Haïti et du Canada, notamment à Montréal, où vit une importante population haïtienne.

Une célébration ancrée dans l’action diplomatique
L’événement a également mis en lumière le rôle du français comme outil de coopération multilatérale. « Cette Journée est un rappel : notre langue commune est un levier pour la paix et le développement », a insisté un diplomate canadien présent sur place. La soirée s’est achevée par un appel à soutenir Haïti, alors que le pays traverse une crise sécuritaire et humanitaire sans précédent.
En marge des discours, les invités ont pu échanger autour de spécialités culinaires haïtiennes et canadiennes, symbolisant l’union des cultures. « C’est ça, la Francophonie : des mots, des saveurs, et une volonté d’agir ensemble », a résumé un participant.
Encart – Impressions du représentant adjoint du Canada à l’ONU après la projection de Kanaval
À l’issue de la projection, ?????, représentant adjoint du Canada aux Nations Unies, a partagé ses réflexions sur le film Kanaval et son lien avec la Francophonie. « Nous sommes réunis en prélude au 20 mars, Journée internationale de la Francophonie, que le Canada célèbre chaque année avec fierté », a-t-il rappelé. « Cette année, nous avons choisi un film haïtiano-canadien, Kanaval, qui raconte l’histoire d’un jeune Haïtien propulsé au Canada en 1975, pendant la dictature en Haïti. C’est une collaboration symbolique entre nos deux nations. »
Interrogé sur le message du film, il a souligné sa dimension universelle : « Pour moi, c’est avant tout un film sur l’enfance et l’imaginaire. Ce garçon puise dans les images du carnaval haïtien, ancrées en lui, pour affronter l’inconnu au Canada. Ces rituels culturels, bien que différents, finissent par créer des ponts entre les mondes. » Il a également relevé la portée politique du récit : « L’exil de ce jeune n’est pas anodin : il survient en pleine répression en Haïti. Le film montre comment l’histoire collective se mêle à l’intime, une réalité encore vive aujourd’hui. »
Sur la collaboration avec Haïti, Frank Dupont a salué l’initiative : « Organiser cet événement conjointement avec la mission haïtienne à l’ONU était essentiel. Cela reflète notre engagement commun à faire vivre la Francophonie, au-delà des mots. » Enfin, évoquant les autres activités prévues pour le mois de la Francophonie, il a invité les médias à s’adresser à Sarah, ??, responsable des affaires culturelles de l’ambassade :
À noter : La Journée internationale de la Francophonie est officiellement célébrée ce 20 mars, marquant les 55 ans de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF).