
Washington — 31 mai 2025
La Cour suprême des États-Unis a donné son feu vert vendredi à l’administration Trump pour mettre fin aux protections humanitaires temporaires de centaines de milliers de migrants. Cette décision ouvre la voie à une possible expulsion de près d’un million de personnes, relançant un débat brûlant sur l’immigration aux États-Unis.
Par un bref arrêt, sans justification détaillée comme c’est souvent le cas dans le cadre de son « dossier d’urgence », la plus haute juridiction américaine a levé une ordonnance d’un tribunal inférieur qui maintenait les protections temporaires pour plus de 500 000 ressortissants originaires de Cuba, Haïti, du Nicaragua et du Venezuela.
Cette décision intervient après qu’un précédent jugement de la Cour a permis à l’administration Trump de retirer le statut de protection temporaire à environ 350 000 Vénézuéliens.
Une bataille juridique et politique
L’administration a présenté une requête d’urgence à la Cour suprême après qu’un juge fédéral de Boston a bloqué la tentative gouvernementale de mettre fin à ces protections. Le ministère de la Justice soutient que ces statuts n’ont jamais eu vocation à être permanents et que le Département de la Sécurité intérieure dispose de l’autorité nécessaire pour y mettre un terme sans intervention judiciaire.
Abigail Jackson, porte-parole de la Maison-Blanche, a défendu la démarche de l’exécutif en affirmant que les politiques mises en place sous l’administration Biden n’étaient pas conformes au droit de l’immigration. « Nous sommes confiants dans la légalité de nos actions pour protéger le peuple américain et attendons avec intérêt d’autres décisions de la Cour suprême qui confirment notre position », a-t-elle déclaré.
Des voix discordantes au sein de la Cour
Deux juges de la Cour suprême ont exprimé publiquement leur désaccord avec cette décision, bien que leurs arguments n’aient pas été exposés en détail. Leur opposition souligne la sensibilité de cette affaire, à la croisée des questions humanitaires, juridiques et électorales.
Un avenir incertain pour les bénéficiaires du programme
Les migrants concernés par cette décision se retrouvent désormais dans une situation de grande incertitude. Beaucoup vivent aux États-Unis depuis des années, y travaillent légalement, paient des impôts et élèvent des familles. Leur avenir pourrait désormais basculer si l’administration met effectivement fin aux protections dans les semaines à venir.
Cette décision de la Cour suprême pourrait avoir des répercussions politiques majeures alors que la campagne présidentielle s’intensifie, relançant les clivages entre partisans d’une politique d’immigration plus stricte et défenseurs des droits des migrants.