
Vienne – 31 mai 2025
L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) a lancé un nouvel avertissement grave à l’encontre de l’Iran, révélant dans un rapport confidentiel que Téhéran a encore accru son stock d’uranium enrichi à 60 %, un niveau proche de celui requis pour la fabrication d’une arme nucléaire.
Selon le document consulté par l’Associated Press, l’Iran détient désormais 408,6 kilogrammes d’uranium enrichi à 60 %, soit une augmentation de près de 50 % depuis le dernier rapport de février. Cette quantité dépasse largement le seuil critique théorique de 42 kilogrammes requis pour produire une bombe atomique, si l’uranium était enrichi à 90 %.
Le directeur général de l’AIEA, Rafael Mariano Grossi, a exprimé une vive préoccupation, rappelant que l’Iran est actuellement « le seul État non doté de l’arme nucléaire à produire un tel matériel », ce qui constitue un sujet « de très sérieuse inquiétude ». Grossi a renouvelé son appel à Téhéran pour une coopération complète avec l’agence, notamment dans le cadre de l’enquête toujours en cours sur la présence de traces d’uranium sur plusieurs sites iraniens non déclarés.
Des intentions de plus en plus ambiguës
Bien que l’Iran soutienne que son programme nucléaire est exclusivement civil, des responsables iraniens ont laissé entendre, ces derniers mois, qu’une option militaire n’était plus exclue. Les agences de renseignement américaines estiment que l’Iran ne s’est pas encore engagé dans la fabrication d’une arme, mais qu’il dispose désormais de toutes les capacités techniques pour le faire rapidement, s’il en prenait la décision.
Réaction immédiate d’Israël
La publication du rapport a suscité une réaction immédiate du gouvernement israélien. Le bureau du Premier ministre Benjamin Netanyahou a qualifié les conclusions de l’AIEA de « preuve irréfutable que l’Iran est pleinement déterminé à achever son programme d’armes nucléaires ».
Dans une déclaration exceptionnelle faite un samedi, jour de repos sacré dans la tradition juive, Netanyahou a affirmé que « le niveau d’enrichissement actuel de l’Iran n’a aucune justification civile ». Il a exhorté la communauté internationale à « agir immédiatement pour stopper l’Iran ».
Un contexte diplomatique tendu
Ce rapport intervient alors que les négociations entre Téhéran et Washington sur la relance d’un accord nucléaire restent au point mort. Malgré plusieurs cycles de discussions, aucune percée majeure n’a été enregistrée.
Parallèlement, un second rapport confidentiel de 22 pages a été transmis aux États membres de l’AIEA, à la suite d’une résolution adoptée en novembre par le Conseil des gouverneurs de l’agence. Ce document renforce l’appel de Grossi pour une transparence totale de la part de Téhéran.
La montée en puissance du programme nucléaire iranien constitue une nouvelle source d’instabilité dans une région déjà sous tension, et ravive les craintes d’un basculement vers un conflit plus large si des mesures diplomatiques décisives ne sont pas rapidement prises.