
YAOUNDÉ, 18 Octobre 2025 Depuis 48 heures, l’espace numérique camerounais est en état de siège. Le centre de cette tempête politique et familiale sans précédent ? Brenda Biya, la fille du président Paul Biya. Dans une vidéo Tik Tok enregistrée en live et devenue virale, elle a levé le voile sur les déchirures intimes de la première famille, lançant des accusations si graves qu’elles résonnent comme un véritable séisme à quelques jours d’un scrutin présidentiel historique.
Un « tonton » et une prédiction macabre
Le cœur de la polémique réside dans une révélation glaçante. Brenda a raconté à ses followers avoir eu une conversation téléphonique avec une figure d’autorité qu’elle appelle affectueusement « tonton » et pour qui elle dit éprouver « beaucoup de respect » : le directeur de cabinet du président de la République. Selon son récit, à l’issue de leurs échanges, ce dernier lui aurait lancé une mise en garde sinistre : « Tu vas faire une overdose et tu vas mourir. »
Cette phrase, jetée en pâture à des millions d’internautes, a immédiatement été interprétée comme bien plus qu’une simple remarque. Pour beaucoup, elle sonne comme une menace déguisée, un scénario pré-écrit venant des plus hautes sphères du pouvoir.
L’accusation ultime : « Ma famille me veut morte »
La suite de la vidéo plonge dans le drame familial. La voix empreinte d’émotion, Brenda Biya a déclaré que ses propres parents, le président Paul Biya et Chantal Biya, « lui ont fait beaucoup de mal ». Puis, le coup de théâtre : « Les membres de ma famille me veulent morte. »
Ces mots, venant de l’enfant du chef de l’État, brisent un tabou absolu. Ils transforment ce qui aurait pu être une simple crise d’adolescence prolongée en une crise de régime, exposant une fracture familiale qui semble refléter les fractures nationales.
La rupture politique : « Je ne voterai pas pour mon père »
Mais c’est dans la conclusion que la vidéo bascule définitivement dans le champ politique. Alors que le Cameroun s’apprête à voter le 12 octobre prochain , Brenda a lancé : « Vous voulez savoir pour qui je vais voter le 12 octobre ? Ce ne sera pas mon père. » Avant d’ajouter, scellant sa rupture : « Je vais couper tous les ponts avec vous. Je ne prendrai plus rien venant de vous. »
Cette annonce publique est un acte de défiance inouï dans un régime souvent décrit comme « monarchique ». Pour les opposants et les observateurs, c’est le signe que l’édifice Biya, après 43 ans de pouvoir sans partage, montre des fissures de l’intérieur même de la forteresse.
Une habituée des scandales qui change de registre
Brenda Biya n’en est pas à sa première controverse. l’été dernier , fin juin 2024, elle avait défrayé la chronique en annonçant son homosexualité sur les réseaux sociaux, un sujet ultra-sensible dans le pays. Elle s’était aussi illustrée par des exhibitions d’argent, suscitant critiques et moqueries.
Mais cette fois, la donne est différente. De frivole et personnelle, la controverse est devenue éminemment politique. Ce n’est plus la rébellion d’une fille de président, mais le témoignage accusateur d’une initiée qui prédit, volontairement ou non, la chute symbolique d’un système.
Alors que le pays vote le 12 octobre prochain , cette vidéo plane comme une ombre sur le processus électoral. Elle donne une voix et un visage aux accusations d’opacité, d’étouffement et de violence morale souvent brandies par l’opposition. Que ses accusations soient le cri du cœur d’une personne en détresse ou une manœuvre calculée, une chose est sûre : Brenda Biya vient de lancer la bombe médiatique la plus déstabilisante des 43 dernières années, et ses ondes de choc pourraient bien ébranler les fondations d’un régime qui semblait immuable. La toile, elle, retient son souffle.

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