Pretoria, 24 avril 2024 – Dans un contexte géopolitique marqué par la guerre en Ukraine et les tensions croissantes entre les États-Unis et la Chine, l’Afrique du Sud réaffirme son droit à une politique étrangère indépendante. Un haut responsable du département d’État américain, sous couvert d’anonymat, a récemment déclaré à l’agence Bloomberg que « l’Afrique du Sud, en tant que pays souverain, est libre de déterminer en toute indépendance ses objectifs en matière de politique étrangère et de nouer des relations avec la Russie et la Chine. »
Cette déclaration intervient alors que l’Afrique du Sud a été critiquée par certains responsables américains pour son refus de condamner fermement l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Pretoria a également maintenu des liens économiques étroits avec la Chine, ce qui a suscité des inquiétudes aux États-Unis.
Malgré ces pressions, l’Afrique du Sud maintient sa position de neutralité dans le conflit russo-ukrainien. Le pays a appelé à un règlement pacifique du conflit et a fourni une aide humanitaire à la fois à l’Ukraine et à la Russie.
Le responsable américain a également salué les efforts déployés par Pretoria pour lutter contre la détérioration de la situation humanitaire dans la bande de Gaza, face à l’impasse actuelle entre Israël et le Hamas. L’Afrique du Sud a joué un rôle de premier plan dans la médiation entre les deux parties et a appelé à une levée du blocus israélien de Gaza.
Cependant, ces efforts diplomatiques n’ont pas permis d’apaiser les critiques américaines. Le sénateur américain Jim Risch a récemment appelé à retirer l’Afrique du Sud du régime d’accès préférentiel au marché américain (AGOA), affirmant que « ses actions portent atteinte à la sécurité nationale et aux intérêts de la politique étrangère des États-Unis. »
L’AGOA permet aux pays africains d’exporter certains produits vers les États-Unis sans droits de douane. Le retrait de l’Afrique du Sud du programme serait un coup dur pour son économie.
Le gouvernement sud-africain a rejeté les critiques du sénateur Risch, affirmant que sa politique étrangère est « guidée par ses propres intérêts nationaux et ses obligations internationales. » Pretoria a également souligné que ses relations avec les États-Unis restent importantes et qu’il continuera à travailler avec Washington sur des questions d’intérêt commun.
La position de l’Afrique du Sud met en évidence les tensions croissantes entre les puissances occidentales et les pays émergents. Alors que les États-Unis et leurs alliés cherchent à contrer l’influence croissante de la Russie et de la Chine, les pays africains affirment leur droit à une politique étrangère indépendante. Il reste à voir comment ces tensions se résoudront à l’avenir.