. M. Lavrov a entamé sa tournée en Amérique latine lundi en s’arrêtant au Brésil. Il se rendra également à Cuba et au Nicaragua.
CARACAS, Venezuela (AP) – La Russie et le Venezuela ont passé en revue quelques-uns de leurs centaines d’accords bilatéraux couvrant les secteurs financier, énergétique, agricole et autres, lors de discussions entre leurs hauts diplomates et d’autres responsables de haut niveau mardi dans ce pays d’Amérique du Sud.
Le ministre russe des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, et son homologue vénézuélien, Yván Gil, ont tenu une conférence de presse commune à Caracas quelques heures après l’arrivée du premier dans le pays, deuxième étape d’une tournée dans quatre pays d’Amérique latine. Les deux hommes ont promis de continuer à soutenir leur pays respectif et ont condamné les sanctions économiques imposées par Washington.
« Nous soutenons pleinement la position de nos amis vénézuéliens », a déclaré M. Lavrov. « Il s’agit de leur pays […] et nous le soutiendrons de toutes les manières possibles afin que l’économie vénézuélienne devienne une économie indépendante des pressions exercées par les États-Unis et d’autres acteurs occidentaux.
Les propos de M. Lavrov ont été traduits du russe à l’espagnol par un traducteur fourni par le gouvernement.
Les fonctionnaires ont passé en revue quelques-uns des centaines d’accords conclus entre les deux pays dans les domaines de la finance, de l’énergie, de l’agriculture et d’autres secteurs.
M. Gil et M. Lavrov, qui devait également rencontrer le président vénézuélien Nicolás Maduro, ont déclaré que leurs pays développaient une alternative à SWIFT, le système qui permet les transactions financières mondiales mais auquel les principales banques russes ont perdu l’accès l’année dernière. Ces banques ont été coupées dans le cadre des sanctions économiques imposées à la Russie au début de la guerre en Ukraine l’année dernière.
La Russie, tout comme la Chine, est un allié inconditionnel du gouvernement vénézuélien. Son soutien lui a permis de contourner les sanctions économiques paralysantes destinées à évincer M. Maduro.
La chute mondiale des prix du pétrole au cours de la dernière décennie et la mauvaise gestion du gouvernement ont plongé le Venezuela dans la crise politique, sociale et économique qui a marqué l’ensemble de la présidence de M. Maduro. La crise a alimenté un mouvement d’opposition soutenu par le gouvernement américain, qui, sous l’administration Trump, a fait de l’éviction de M. Maduro l’une de ses principales priorités en matière de politique étrangère et a utilisé des sanctions économiques contre la société énergétique publique du Venezuela pour maintenir le pétrole du pays – sa ressource la plus précieuse – à l’écart de certains marchés occidentaux.
L’administration Biden a levé certaines sanctions et a également indiqué qu’elle était prête à alléger les sanctions en échange de mesures concrètes de la part de M. Maduro, telles que la promesse de ne pas interdire le candidat qui émergera des primaires de l’opposition dans le courant de l’année.
« Nous n’avons pas perçu d’allègement des sanctions », a déclaré M. Gil à la presse.
Parmi les mesures d’allègement déjà prises par le gouvernement américain, citons l’autorisation accordée au géant pétrolier Chevron de reprendre une production limitée de pétrole au Venezuela sur une base d’essai de six mois et le retrait d’un neveu de la première dame, Cilia Flores, de la liste des personnes sanctionnées.
M. Lavrov a entamé sa tournée en Amérique latine lundi par une étape au Brésil, où l’administration du président Luiz Inácio Lula da Silva cherche à développer simultanément des liens avec la Chine, l’Europe et les États-Unis, tout en gardant une porte ouverte à la Russie. Lors d’une visite à Dubaï, Lula a déclaré que la Russie et l’Ukraine partageaient la responsabilité de la guerre.
M. Lavrov se rendra également à Cuba et au Nicaragua cette semaine.
Avant même d’être uni par la lutte contre les sanctions économiques, le Venezuela avait noué des relations étroites avec la Russie et acquis des hélicoptères, des avions de chasse et des fusils Kalachnikov pour des montants de plusieurs millions de dollars.