Rabat, le 20 juin 2024 – La Journée Mondiale des Réfugiés, célébrée chaque année le 20 juin, est une occasion de rappeler au monde les défis et les souffrances que rencontrent des millions de personnes déracinées. Au Maroc, cette journée est marquée par une réalité particulièrement sombre pour les réfugiés et les demandeurs d’asile.
Une Protection Juridique Insuffisante
Les réfugiés au Maroc, censés bénéficier de la protection du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR), se retrouvent souvent pris en otage par l’organisme même qui est supposé les protéger. Les documents de protection délivrés aux réfugiés ne sont pas reconnus lors des contrôles de police. Des rafles inopinées aboutissent fréquemment à des refoulements vers les villes du sud du pays, une pratique qui devrait préoccuper le HCR mais qui semble largement ignorée par l’actuelle direction.
Une Précarité Économique Inébranlable
L’intégration économique des réfugiés est un autre aspect où la situation est désastreuse. La précarité règne, avec très peu d’opportunités d’emploi stable. Les réfugiés sont souvent contraints de travailler dans des conditions informelles, mal payés et sans aucune sécurité. La lutte pour la survie quotidienne est omniprésente, exacerbée par une bureaucratie qui semble plus intéressée par la gestion des fonds que par l’amélioration des conditions de vie des réfugiés.
Une Santé en Péril
La santé des réfugiés est une autre tragédie silencieuse. Jadis, sous l’ancien directeur du HCR, bien que la prise en charge médicale était imparfaite, elle existait. Aujourd’hui, les décès de réfugiés par manque de soins sont de plus en plus fréquents, un secret bien gardé par les autorités concernées. Les fonds dédiées à la santé sont souvent inaccessibles et les réfugiés manquent de médicaments et de traitements appropriés. Consequence c’est des vies qui auraient pu etre sauvées qui sont perdues .
Une Éducation Hors de Portée
L’accès à l’éducation pour les enfants réfugiés est également extrêmement limité. Les barrières linguistiques, financières et administratives empêchent de nombreux jeunes de poursuivre une scolarité normale. Le manque de soutien éducatif risque de créer une génération perdue, privée de ses droits fondamentaux à l’instruction et à l’avenir.
Réinstallation : Des Critères à Sens Unique
La réinstallation dans des pays tiers, souvent la seule solution durable pour de nombreux réfugiés, est devenue un mirage. Les critères de réinstallation semblent avoir une orientation à sens unique, avec une curieuse exclusivité pour les personnes LGBT. Bien que ces personnes méritent logiquement d’être réinstallées et que nous ne souhaitons en aucun cas ajouter à leur souffrance, il est préoccupant de constater que d’autres réfugiés, vivant dans des conditions de précarité depuis des décennies, sont ignorés. Beaucoup se plaignent d’une politique de sélection douteuse et injuste.
Un HCR Déconnecté des Réalités
La situation actuelle est d’autant plus inexplicable que la direction actuelle du HCR au Maroc semble plus préoccupée par ses propres intérêts que par ceux des réfugiés. Les ressources financières, qui devraient être allouées à l’amélioration des conditions de vie des réfugiés, semblent disparaître dans les méandres de la bureaucratie et des intérêts personnels. La transparence est inexistante, et les véritables bénéficiaires de cette manne financière restent un « secret de Polichinelle ».
En cette Journée Mondiale des Réfugiés, il est impératif de rappeler aux autorités marocaines et au HCR leurs responsabilités envers les réfugiés. Ces hommes, femmes et enfants méritent une protection effective, une intégration digne et un accès à des soins et à une éducation adéquats. Il est temps de transformer les promesses en actions concrètes et de mettre fin à cette situation déplorable.