
Les rapports entre Emmanuel Macron et le Premier ministre britannique Rishi Sunak laissent entrevoir une amélioration des relations entre les deux pays.
AFP
Lorsque le président français Emmanuel Macron a accueilli le premier ministre britannique Rishi Sunak à Paris vendredi, les commentateurs ont rapidement parlé d’une communion d’esprits : Tous deux sont d’anciens banquiers d’affaires âgés d’une quarantaine d’années. Tous deux gouvernent des pays en proie aux grèves, à la dislocation économique et à l’anxiété politique.

Mais si l’importance de dirigeants partageant les mêmes idées peut facilement être surestimée dans les relations étrangères, le rapport palpable entre M. Macron et M. Sunak en est venu à symboliser une réparation potentielle des relations gravement détériorées entre la Grande-Bretagne et la France.
Les deux hommes ont convenu vendredi que la Grande-Bretagne donnerait à la France des fonds supplémentaires pour renforcer les patrouilles sur les plages de Normandie, où des milliers de réfugiés sont partis à bord de petites embarcations pour effectuer la dangereuse traversée de la Manche vers la Grande-Bretagne. Les deux pays ont annoncé leur intention d’approfondir leur coopération militaire, notamment par le développement d’une nouvelle génération de missiles à longue portée qui pourraient être utilisés pour dissuader des agresseurs comme la Russie, avec la guerre en Ukraine en toile de fond.
Les diplomates et les analystes ont déclaré que la valeur réelle de la réunion, le premier tête-à-tête officiel entre les dirigeants français et britanniques depuis 2018, résidait moins dans la substance que dans le symbolisme : deux voisins s’engageant à enterrer la hache de guerre après des années de querelles sur le Brexit, les droits de pêche, et même une alliance de sous-marins entre les États-Unis, l’Australie et la Grande-Bretagne qui a laissé une France furieuse sur le carreau.
À cela s’ajoutent les frictions personnelles entre M. Macron et Boris Johnson, l’ancien premier ministre britannique dont l’approche brusque, parfois moqueuse, à l’égard de la France pour marquer des points politiques à l’intérieur du pays, a aggravé les relations
« Les deux hommes s’entendaient manifestement très bien », a déclaré Peter Ricketts, ancien ambassadeur britannique en France, qui a dirigé un groupe de jeunes professionnels britanniques et français pour rencontrer les dirigeants. « Nous sommes revenus à une situation où les dirigeants peuvent se rencontrer dans un climat de confiance.
Depuis le moment où M. Sunak est descendu de sa Range Rover au palais de l’Élysée jusqu’à la conférence de presse qui a suivi la rencontre, la réconciliation était dans l’air.
« Si nous sommes honnêtes, les relations entre nos deux pays ont connu des difficultés ces dernières années », a déclaré M. Sunak. « La rencontre d’aujourd’hui marque un nouveau départ », a-t-il ajouté, avant de se tourner vers son hôte pour lui dire « Merci, mon ami ».
M. Macron s’est fait l’écho du langage du nouveau départ. « Nous devons réparer les conséquences du Brexit », a-t-il déclaré en anglais. « Certaines de ces conséquences ont probablement été sous-estimées, mais nous devons les réparer. »