WASHINGTON – Le président Joe Biden part cette semaine pour un voyage de huit jours dans l’Indo-Pacifique.
Il souhaite resserrer les liens avec des alliés de longue date, entrer dans l’histoire en tant que premier président américain en exercice à se rendre dans le petit État insulaire de Papouasie-Nouvelle-Guinée et mettre en avant l’engagement de son administration dans le Pacifique. Ce voyage dans trois pays offre également à M. Biden, âgé de 80 ans et qui a récemment annoncé qu’il se représentait aux élections, l’occasion de démontrer qu’il a encore suffisamment de ressources pour faire face au rythme éprouvant de la présidence.
Mais alors qu’il s’apprête à partir vers l’ouest, M. Biden se trouve dans une impasse avec les législateurs républicains au sujet du relèvement de la limite de la dette américaine. Si la question n’est pas résolue dans les semaines à venir, elle risque de provoquer une récession économique.
Voici un aperçu des enjeux du prochain voyage de M. Biden :
OÙ VA BIDEN ?
M. Biden se rendra d’abord à Hiroshima, au Japon, pour le sommet du Groupe des Sept. Le Premier ministre japonais, Fumio Kishida, est l’hôte de ce rassemblement annuel des dirigeants des sept plus grandes économies du monde. Il a choisi sa ville natale d’Hiroshima, où les États-Unis ont largué la première bombe atomique au monde en 1945.
Le bombardement a détruit la ville et tué 140 000 personnes. Trois jours plus tard, les États-Unis ont largué une deuxième bombe sur Nagasaki, faisant 70 000 victimes supplémentaires. Le Japon s’est rendu le 15 août 1945, mettant fin à la Seconde Guerre mondiale et à son agression de près d’un demi-siècle en Asie.
L’importance d’Hiroshima trouve un écho profond aujourd’hui, alors que la Russie a proféré des menaces voilées d’utilisation d’armes nucléaires tactiques en Ukraine, que la Corée du Nord a intensifié ses essais de missiles balistiques et que l’Iran poursuit son programme d’armement nucléaire.
M. Biden fera ensuite une brève escale historique en Papouasie-Nouvelle-Guinée. M. Biden a cherché à améliorer les relations avec les nations insulaires du Pacifique, alors que les États-Unis s’inquiètent de plus en plus de l’influence militaire et économique croissante de la Chine dans la région.
Enfin, M. Biden se rendra en Australie pour un sommet avec ses homologues de la Quadrilatérale : Anthony Albanese, Premier ministre australien, Narendra Modi, Premier ministre indien, et Kishida.
Le partenariat de la Quadrilatérale s’est formé pour la première fois lors de la réponse au tsunami de 2004 dans l’océan Indien, qui a tué quelque 230 000 personnes. Depuis son entrée en fonction, Joe Biden s’est efforcé de redynamiser la Quadrilatérale dans le cadre de ses efforts pour que les États-Unis se concentrent davantage sur le Pacifique.
LES GRANDES QUESTIONS
L’invasion de l’Ukraine par la Russie et les provocations de la Chine en mer de Chine méridionale et dans le détroit de Taïwan devraient être au centre des préoccupations tout au long du voyage de M. Biden.
Lors de la réunion des ministres du G7 qui s’est tenue le mois dernier, l’alliance s’est engagée à faire front commun contre les menaces chinoises à l’encontre de Taïwan et contre la guerre menée par la Russie. Le G7 comprend la Grande-Bretagne, le Canada, la France, l’Allemagne, l’Italie, le Japon et les États-Unis.
Les responsables de l’administration Biden ont été troublés par les menaces croissantes de la Chine à l’encontre de Taïwan, la démocratie autonome que Pékin revendique comme sienne, et par ses manœuvres militaires autour de ce territoire. Les relations entre les États-Unis et la Chine ont également été mises à rude épreuve par la visite de Nancy Pelosi, alors présidente de la Chambre des représentants, à Taipei en août dernier. Ces relations se sont encore aggravées après que les États-Unis ont abattu en février un ballon espion chinois qui avait traversé le territoire américain.
Les ministres des affaires étrangères du G7 ont déclaré dans leur communiqué que l’alliance envisagerait d' »intensifier les sanctions » à l’encontre de la Russie. Reste à savoir jusqu’où le G7 est prêt à aller.