
Kamel Ouassagari Prévient le Peuple Béninois Contre la Compromission : Une Réflexion Inspirée de Norbert Zongo
Dans un contexte politique de plus en plus oppressant au Bénin, l’honorable Kamel Ouassagari a lancé un appel solennel au peuple béninois, exhortant ses concitoyens à ne pas tomber dans les pièges de la compromission politique. S’appuyant sur l’éditorial percutant de Norbert Zongo publié en 1993, intitulé « La compromission des peuples, » Ouassagari met en garde contre les dangers de la collaboration tacite avec le régime de Patrice Talon.
Les Intellectuels Opportunistes : Pilier du Régime Talon
Le premier point soulevé par Ouassagari concerne les intellectuels béninois qui, selon lui, jouent un rôle crucial dans la légitimation du régime dictatorial de Patrice Talon. Il fait écho aux propos de Zongo, qui dénonçait les intellectuels opportunistes se servant de leur savoir pour justifier les actions des tyrans. Au Bénin, ces intellectuels fournissent au régime un cadre idéologique, permettant à Talon de masquer ses abus sous des prétextes savamment élaborés.
Ouassagari interpelle directement ces intellectuels, leur rappelant que l’histoire montre que ceux qui servent les dictateurs finissent souvent par être trahis. L’honorable souligne que leur silence ou leur complicité ne les mettra pas à l’abri des conséquences de la tyrannie qu’ils soutiennent.
Les Opposants de Circonstance : Alliés Éphémères
Ouassagari aborde ensuite la question des opposants de circonstance, ces figures politiques qui, après avoir combattu le régime, finissent par rejoindre les rangs de leurs anciens ennemis. Inspiré par Zongo, il décrit ces opposants comme des traîtres potentiels, qui n’hésitent pas à vendre leurs camarades pour obtenir des faveurs temporaires du pouvoir.
Au Bénin, ces opposants devenus complices du régime se retrouvent souvent dans une situation précaire, une fois leur utilité passée. Ouassagari rappelle que le régime de Talon n’a confiance en personne, et que ces ralliés finissent souvent marginalisés, voire éliminés.
Les Indifférents : Victimes Annoncées
Enfin, l’honorable dénonce l’attitude des « indifférents, » ces citoyens qui préfèrent se replier sur eux-mêmes, espérant que la tempête politique ne les touchera pas tant que leurs intérêts immédiats sont préservés. Ce type de compromission est, selon Ouassagari, particulièrement dangereux, car il permet aux régimes autoritaires de prospérer sans véritable opposition.
Ouassagari souligne qu’aucune dictature ne fait de distinction lorsqu’elle s’abat sur un pays. Il appelle les Béninois à se réveiller et à prendre conscience que l’indifférence face aux abus de Talon met en péril la liberté et la dignité de tous.
Un Appel à l’Engagement Courageux
Lors de la marche des députés béninois contre l’arrestation du lanceur d’alerte Frère Hounvi, Kamel Ouassagari a lancé un message fort : « Nous n’aurons plus peur de vous, Patrice Talon. » Cet appel symbolise la détermination de l’honorable à résister contre le régime en place et à encourager le peuple à faire de même.
Il exhorte les Béninois à exercer leur droit de manifester et à reprendre en main leur destin collectif. Loin d’être un simple avertissement, le discours de Ouassagari se veut une incitation à l’action, un appel à un engagement franc et courageux pour défendre la démocratie au Bénin.
Une Leçon de Zongo pour Aujourd’hui
En s’appuyant sur l’éditorial intemporel de Norbert Zongo, Kamel Ouassagari rappelle au peuple béninois que la compromission politique, sous toutes ses formes, est un poison mortel pour la liberté. Il avertit que la complaisance envers le régime de Talon ne fera qu’aggraver la situation et invite les intellectuels, les opposants, et les citoyens ordinaires à prendre position avec fermeté. L’avenir du Bénin, selon Ouassagari, dépend de la capacité de chacun à dire non à la tyrannie, à refuser les compromissions, et à se battre pour un avenir libre et juste.
edito n 00, 03 juin 1993 journal l’indépendat Norbert Zongo