
Face à l’enjeu crucial des élections présidentielles de 2025, la désignation d’un candidat unique pour l’opposition est devenue une nécessité stratégique au Cameroun. Parmi les prétendants, Akere Muna s’impose comme le choix le plus rationnel, répondant aux critères de consensus et d’apaisement dont le pays a besoin pour espérer battre le RDPC au pouvoir. Contrairement au débat superflu sur son âge, l’analyse de son profil révèle des atouts majeurs pour fédérer l’opposition et rassembler une nation divisée.
1. Un candidat pour la paix et la réconciliation nationale
Le Cameroun traverse depuis une décennie une grave crise dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest (NoSo), où les tensions sociopolitiques ont fracturé le pays. Dans ce contexte, le choix d’un anglophone à la présidence devient un impératif pour rétablir la paix et unifier le pays. Akere Muna, anglophone originaire du Nord-Ouest, incarne ce profil capable d’apaiser les tensions.
Son engagement en faveur des droits humains et de la bonne gouvernance, consolidé par des années d’activisme au sein de la société civile, fait de lui une figure respectée aussi bien au Cameroun qu’à l’international. Il est perçu comme un homme de dialogue, essentiel pour engager des discussions inclusives visant à résoudre la crise NoSo.
2. La recherche d’un consensus dans un paysage ethnopolitique complexe
Le Cameroun, marqué par sa diversité ethnique, tribale et religieuse, voit souvent les citoyens soutenir des candidats issus de leur région ou de leur groupe ethnique. Cette réalité rend la recherche d’un candidat consensuel primordiale pour l’opposition. L’expérience politique du pays montre que les anglophones, lorsqu’ils émergent comme leaders d’une coalition, obtiennent souvent un large soutien.
En 1992, John Fru Ndi, également anglophone, a réussi à rassembler une grande partie du peuple camerounais et à mobiliser le pays contre le président Paul Biya. Bien que cette élection ait été entachée de fraude, elle reste une référence en matière de mobilisation politique. Akere Muna, par sa position d’équilibre dans l’échiquier politique, peut reproduire cet exploit en transcendant les clivages ethniques et régionaux.
3. Une alternative au défi tribal de Maurice Kamto
Maurice Kamto, principal opposant du régime, peine à faire l’unanimité au sein de l’opposition. Bien qu’il jouisse d’un momentum populaire, sa candidature est perçue par certains comme trop centrée sur sa base ethnique. L’alliance politique pour le changement (APC) conduite par Jean Michel Nintcheu, qui soutient Kamto, est souvent accusée de tribalisation de la lutte politique, ce qui complique son acceptation comme candidat unique.
Akere Muna, quant à lui, bénéficie d’une image d’unité. Son parcours non partisan et ses actions au sein de la société civile en font un choix plus neutre, capable de rassembler des leaders issus de toutes les régions du pays, y compris du Grand Nord, essentiel pour une victoire contre le RDPC.
4. Une candidature portée par la société civile et la coalition Univers
La décision d’Akere Muna de se présenter sous la bannière du parti Univers et d’une coalition de vingt organisations politiques témoigne de son approche inclusive. Sa candidature est perçue comme une alternative sérieuse et compétente, dotée d’une vision pour refonder le Cameroun. La promesse d’un « mandat transitoire non renouvelable » montre son engagement à une gestion impartiale et à une transition pacifique.
5. Une dynamique à saisir pour une coalition élargie
Le succès de l’opposition repose sur sa capacité à coaliser les forces dispersées. Akere Muna doit intensifier ses efforts pour rallier des leaders influents de toutes les régions et intégrer les mouvances politiques du Grand Nord. Cette coalition élargie sera le levier décisif pour battre le RDPC.
Le débat autour du choix d’Akere Muna comme candidat unique ne doit pas s’égarer sur des considérations liées à son âge ou à des ambitions personnelles au sein de l’opposition. Le véritable enjeu est de trouver un profil capable de rassembler, de pacifier et de mener le Cameroun vers une transition démocratique réussie. Akere Muna, par son parcours, son intégrité et sa position d’équilibre, s’impose comme le choix idéal. Reste à l’opposition de mettre de côté ses divisions et de s’unir derrière cette candidature pour offrir au Cameroun une alternative crédible en 2025.